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Mental Climbers by Chrones

Artists


Album Info

Release Date: 2020-06-19

Label: Art District Music

Le premier titre, Invincible Star (en référence à l’étoile d’invincibilité de Mario) s’apparente à une introduction sensuelle et lyrique, aux accents orientalisants emmenés par les délicates insinuations du saxophone qui s’étirent lentement, voix fine en suspension, faisant déjà monter quelques vapeurs d’ondes plus rauques et affirmées en accord avec la frénésie de la guitare, transformant le tout en un bel écho de jazz rock teinté de reflets électroniques. Serac, qui débute avec énergie par une section très rythmique, s’enrobe ensuite des sinuosités du saxophone pour graviter vers un riff explosif des quatre instruments.
Ce titre trouve dans le mélange entre improvisation, jazz moderne, grunge et rock un caractère singulier, renforcé par des mélodies inédites et recherchées. La batterie mène la cadence, profonde et puissante, la guitare crisse, crache, chante et virevolte, le sax s’emballe, souffle long et persistant, la contrebasse tient haut son rythme et ses modulations.
À l’épilogue, la terre semble gronder, l’orage électriser l’atmosphère, nous donnant la vision d’une magnifique apocalypse. Après ce titre pilier de l’album, Chanson, propose une méditation plus lente, caractérisée par des sons en cascades, sorte de spirale sonore futuriste où les instruments s’amoncellent et montent en puissance pour former un superbe chaos. Chaque instrument entre dans une transe indescriptible avant de s’évanouir graduellement. F-(oRage) porte bien son nom : les effets de la contrebasse miment les percements progressifs d’un forage.
Très court, ce titre porte la musique à l’expérimentation extrême. Très free et court également, Chips n.2 est comme un cri de fureur ou
de jouissance, marqué par la présence de voix. L’excitation rock, voire métal, est à son comble. De points de rupture et dissonances, le jazz se contorsionne. Mothership Core court lui à toute à allure, traversé par de longues phases virtuoses du saxophone qui ne semble jamais essoufflé. On s’accroche à lui, on plonge dans les abysses d’une incroyable improvisation, teintée de feu, de lumière sidérale, on suit la trajectoire d’une comète… Sur Mental Climbers, les sautillements de la flûte dansent en contrepoint du saxophone. Petit à petit, les effets multiples des instruments et l’apparition de voix gutturales nous font flirter avec une musique traditionnelle semblant issue d’une autre dimension. Todi, un époustouflant mélange de rock et de musique électronique étonne par sa profondeur, sa puissance, ses improvisations de guitare intenses, la précision de la batterie et de la contrebasse. L’osmose des quatre instruments sert ici une énergie qui nous transcende. Dernier titre de 12’45, CCHHHRRRR commence comme une balade peu classique qui surprend par ses détours, ses virages qui semblent vouloir défier toute ressemblance à un style musical. C’est un voyage vers d’autres planètes qui nous est ici proposé, à bord d’un bien étrange vaisseau. Après un tutti épique, on coupe soudainement les propulseurs pour s’aventurer en gravité 0 dans un champ d’astéroïdes inexploré, bercé par une mélopée oscillant entre musique drone et choral improvisé. Passé ce moment hors du temps, le vaisseau reprend sa route et on finit par un lent et lumineux crescendo collectif, au terme duquel l’ensemble se disloquera progressivement, se frictionnant à nouveau et se lovant définitivement dans une pelote de dissonances.